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Revue mensuelle – Janvier 2023

Équipe PolyFinances

Revue mensuelle – Janvier 2023

Consommation de base 

Par Myriem Merini

Pour ce qui est du secteur des consommations de base, on peut noter que son index enregistre un faible rendement équivalant à moins de 1% pour le mois de janvier, ce qui est nettement inférieur à la performance de l’indice de référence qui lui est juste au-dessous des 6%.

Figure 1: Graphique comparatif de la performance du S&P 500/TSX et du TTCS.

Plusieurs facteurs ont perturbé le secteur durant les derniers mois notamment l’augmentation des prix des produits alimentaires en raison de la pénurie de certains produits de base tels que les légumes et les œufs. L’inflation, ainsi que les importants problèmes logistiques dans la chaîne d’approvisionnement ont également été reliés à cette hausse. Cependant, les entreprises du secteur ont annoncé des investissements importants pour améliorer la stabilité et la durabilité de leur approvisionnement. Les gouvernements fédéraux et provinciaux du Canada ont quant à eux annoncé des mesures pour soutenir les entreprises de cette industrie. Le graphique ci-bas montre l’évolution du niveau des stocks suite à l’implantation de ces mesures jusqu’à atteindre un seuil prépandémique.

Figure 2 : Graphique illustrant l’évolution des niveaux de stocks pour plusieurs industries.

À noter que cette reconstitution des stocks est responsable de la modération du marché, ce qui a eu un impact sur la croissance du secteur. Avec cela s’accompagne un ralentissement de l’emploi au Canada qui est également synonyme de ralentissement du pouvoir d’achat qui illustre un taux qui ne suit pas celui de l’inflation. Le déséquilibre impacte donc directement les secteurs de consommation.

Figure 3 : Graphique illustrant l’évolution de l’embauche.

Pour ce qui est de l’indice des prix à la consommation (IPC) des biens de base, ce dernier a encore diminué ce mois-ci, ce qui est bon signe pour l’industrie. Cependant les politiques de resserrement monétaire ont certainement contribué à la stagnation dans le secteur des consommations de base et probablement de l’économie en général.

 

Finance

Par Alexandre Dumontier

En janvier 2023, la Banque du Canada a décidé de relever son taux de financement à un jour de 25 points de base, portant ce dernier à 4,50%. Cette hausse concorde avec les attentes du marché et marque la huitième augmentation consécutive des taux de la Banque. Le taux directeur de la banque du Canada se trouve ainsi à un niveau inégalé depuis 15 ans. Le resserrement total des taux depuis mars 2022 est maintenant de 425 points de base. La Banque a aussi annoncé qu’elle continuera à suivre son programme de resserrement quantitatif, qui inclut la réduction passive de ses actifs en obligations du Canada. Au cours du premier semestre de 2023, le bilan de la Banque devrait diminuer de 51 milliards de dollars (en valeur nominale), une augmentation par rapport aux 41 milliards arrivés à échéance au second semestre de 2022. La figure suivante représente la performance relative entre le XFN et le TSX. Comme présenté dans la figure 4, l’indice boursier du secteur financier (XFN) semble avoir surperformé l’indice boursier principal mesurant la performance de la bourse à Toronto (TSX). En effet, le XFN a augmenté de 7.34% en date du 31 janvier, tandis que le TSX, lui, a augmenté de 6.47%.

Figure 4: Performance en janvier: XFN et S&P/TSX. (TradingView.com 2023)

D’un autre côté, le Baromètre des affaires de la FCEI, qui mesure la confiance des petites entreprises pour les 12 prochains mois, a augmenté de 51,4% contre 50,9% en décembre. Les secteurs de la santé (+4,1 points, à 60,3) et de la finance/assurance (+3,4, à 55,4) ont connu les plus fortes hausses. Les problèmes de chaîne d’approvisionnement se sont atténués, avec seulement 15,3% des entreprises signalant des pénuries d’intrants limitant leur croissance (contre 33,5% en avril 2022). Les problèmes de distribution ont également baissé, avec 16,1% des entreprises en baisse par rapport à 28,4% début 2022. En conséquence, les prix prévus pour les 12 prochains mois ont chuté à 3,6%, le plus bas niveau depuis juillet 2021.

 

Industries

Par Victor Darleguy

Le début d’année 2023 s’annonce difficile pour le secteur industriel canadien qui voit son indice du S&P/TSX Capped Industrials Index (TTIN) présenté une performance globale de + 4.56 %, contre 5.47% pour le S&P 500 Industrials (S5INDU), et qui sous performe l’indice du TSX Composite Index de 2.81%, l’entrainant alors aussi à la baisse.

Cette faible performance peut s’expliquer par l’incertitude économique de la récession, qui inquiète les dirigeants tel que Tracy Robinson, PDG de Canadian National Railway Co, dont l’annonce d’un ralentissement de l’industrie prévu pour 2023, a entrainé une chute d’environ 2,5% de l’indice industriel du TSX, le 24 janvier 2023.

Le CN a annoncé que, malgré une performance spectaculaire pour le quatrième trimestre de l’année 2022, avec une augmentation des produits d’exploitation 21.5%, l’année 2023 s’avèrerait beaucoup plus difficile. En effet, lors d’une conférence téléphonique tenue mardi, le PDG Tracy Robinson a prévenu les analystes que l’année 2023 pourrait être beaucoup plus difficile. Avec la possibilité d’une récession, Mme Robinson a déclaré que le CN s’attend à ce que la production industrielle nord-américaine soit négative au cours de l’année à venir. Cela se traduira par une baisse des volumes d’expédition de produits clés comme le bois d’œuvre, les métaux et minéraux et les produits de consommation. 

Comme il est possible de l’observer sur la figure suivante, cette variation, qui a eu lieu entre le 24 et le 25 janvier, semble corrélée l’annonce de M. Robinson, entrainant la dégringolade des grandes firmes ferroviaires canadienne, telles que Canadian National Railway Co. (CNR) qui a perdu près de 5% et Canadian Pacific Railway Ltd (CP) près de 4%, respectivement 1ère et 3ième plus firme du secteur industriel canadien.

Figure 5 : Évolution des indices principaux et de leur sous-indice industriel sur le marché boursier canadien et américain lors du mois de janvier 2023.

 

Immobilier

Par Iness Dahlia Bouaou

Toujours dans l’optique de stabiliser l’inflation, le taux directeur de la banque centrale a été augmenté pour la 8ème fois consécutive à 4,5% le 25 janvier dernier. En effet, cette hausse a pour but de mettre une pression à la baisse sur l’inflation afin d’atteindre la cible de maîtrise fixée à 2%.  

Figure 6 : Comparaison entre le XRE et l’indice S&P/TSX indice composé

Ainsi, tel que démontré sur la Figure 6 , en comparant l’indice caractéristique du marché boursier canadien axé sur l’immobilier soit le XRE avec le TSX, on observe une performance plutôt égale. En effet, puisque la hausse du taux directeur était anticipée, les effets négatifs de la hausse de ce dernier sur le secteur immobilier étaient déjà pris en compte par le marché boursier. 

Étant donné qu’il y a moins d’acheteur en mesure de contracter un prêt, la demande baisse alors que l’offre continue d’augmenter ce qui ralenti le marché immobilier résidentiel. Avec ce début de l’année 2023, L’ Association canadienne de l’immobilier (ACI) s’attend à ce que les ventes de maisons diminuent de 0,5 % et à ce que les prix chutent de 5,9 % par rapport à 2022

 

Matériaux de base

Par Soumia Saouli

En janvier 2023, le secteur des matériaux de base se porte bien. En effet, tel que l’indique la figure ci-dessous, l’indice XMA.TO (bleu) a augmenté de 5.98% et l’indice S&P/TSX, qui tient compte de la performance totale de la bourse de Toronto, a augmenté de 6.97%. Cela s’explique par une combinaison de facteurs, notamment :

Tout d’abord, on constate une forte demande de matières premières. La croissance continue des économies en développement stimule la demande de matières premières, en particulier dans les projets d’infrastructure. D’ailleurs les dépenses en infrastructure partout dans le monde sont un autre facteur qui influence le secteur. Ensuite, la hausse des prix des produits de base est un autre enjeu qui affecte la performance du secteur. Les prix des produits de base, comme le cuivre et l’aluminium, sont à la hausse en raison de l’augmentation de la demande et des perturbations de la chaîne d’approvisionnement. Aussi, les politiques monétaires sont favorables ; les faibles taux d’intérêt et les politiques monétaires souples dans de nombreux pays stimulent les investissements dans des actifs plus risqués, y compris le secteur des matériaux de base.

Cependant, le secteur est également confronté à certains défis, notamment les tensions commerciales entre les grandes économies qui peuvent avoir un impact sur les flux de matières premières et perturber la chaîne d’approvisionnement. De plus, les réglementations environnementales peuvent avoir un impact sur le coût de production des entreprises du secteur des matériaux de base.

Dans l’ensemble, le secteur des matières premières se porte bien en janvier 2023, tiré par une forte demande de matières premières et la hausse des prix des matières premières. Les investisseurs doivent garder un œil sur les tensions commerciales et les réglementations environnementales, car ces facteurs peuvent avoir un impact sur la performance du secteur.

Figure 7 : Performance en janvier du XMA.TO et du S&P/TSX

 

Technologie de l’information

Par Mathias Malhotra

L’année 2023 commence par un départ fulgurant du secteur technologique canadien.  Au cours du seul mois de janvier, XIT a augmenté de 14,32 % au 29 janvier, dépassant le TSX de plus de 7 % et le Nasdaq de près de 3 %. 

Figure 8 : Performance de XIT et Shopify dans le mois de janvier comparé au TSX et au NDX

 

La plupart des investisseurs sont généralement très satisfaits avec un rendement annuel de 8 % et XIT a enregistré 14 % en un seul mois, c’est assez spectaculaire !  La très forte hausse du XIT est principalement grâce à Shopify.  En effet, l’indice est très dépendant des performances de Shopify car 27,7% de l’indice XIT est composé d’actions Shopify.  Dans la plupart des cas, si Shopify connaît un bon mois, XIT se portera bien. 

En janvier, l’action de Shopify a augmenté de 36,6 %.  Une partie de cette augmentation est due au fait que l’action baisse beaucoup plus vite que les indices, donc lorsque le marché devient optimiste, Shopify augmente beaucoup plus rapidement.  Il y a aussi la nouvelle que la société va augmenter les frais de son plan de service après les avoir laissés largement inchangés au cours des 12 dernières années.  Les investisseurs ont vu cela comme une nouvelle positive, car la société est convaincue que ce changement n’affectera pas négativement le nombre actuel d’utilisateurs, mais augmentera sa profitabilité.

 

Utilités

Par Léo Lamy-Laliberté

L’indice composite TSX a connu une forte performance en janvier, bondissant de 7,1 %, marquant ainsi sa meilleure performance mensuelle en plus de deux ans. Malgré ce début d’année positif, le secteur des services publics est resté pratiquement neutre.

Figure 9 : TTUT comparé au TSX

L’une des plus grandes préoccupations pour le secteur des services publics a été le renversement des conditions favorables du secteur, comme une faible inflation, des taux d’intérêt bas et de faibles tarifs énergétiques. Ce phénomène, combiné à la détérioration du contexte macroéconomique, fait chuter la valeur des projets d’énergie renouvelable, fort présents dans le secteur.

L’absence du rendement supérieur des dividendes, alors que les rendements obligataires ont atteint leur plus haut niveau en 15 ans soulève des questions quant à la capacité du secteur à offrir une croissance soutenue dans les prochains mois. L’inflation élevée et la hausse des taux d’intérêt constituent un défi de taille et obligent à réévaluer leurs plans de croissance, tandis que la hausse des coûts réduira les flux de trésorerie et rendra les investissements dans les infrastructures plus coûteux.

À titre d’exemple, Algonquin Power (AQN.TO) est confrontée à des difficultés liées à sa dette de 7,7 milliards de dollars, dont 22 % sont soumis à des taux d’intérêt variables. Chaque hausse de 100 points de base des taux d’intérêt entraîne une augmentation de 16 millions de dollars des frais d’intérêt annuels. Au cours de la période de neuf mois se terminant le 30 septembre 2022, les dépenses d’intérêt de la société ont augmenté de 38 millions de dollars, en partie à cause de la dette contractée pour l’acquisition de Liberty NY Water pour un montant de 609 millions de dollars, ce qui a provoqué la chute de son évaluation au cours du mois de Janvier.

Le secteur des services publics n’a pas encore récupéré de sa chute d’octobre et les investisseurs devraient suivre de près son évolution au fil de l’année.

Figure 10 : TTUT comparé au TSX

 

Énergie

Par Bastien Grimaud

L’énergie représente une part majeure de l’économie du Canada, et ce secteur a su profiter de l’année 2022 et de ses aléas pour connaître une forte croissance en janvier 2023. En effet, le S&P/TSX Capped Energy Index a connu une augmentation de 8,74% le mois de janvier 2023, comme le montre le graphique suivant.

Figure 11 : Performance du S&P/TSX Capped Energy Index en janvier 2023 (TradingView)

Cependant, le gouvernement fédéral a annoncé une augmentation de la taxe carbone. Cette dernière était de 50$ par tonne d’équivalent en dioxyde de carbone et il est prévu qu’elle atteigne 65$ la tonne au courant de cette année. Le secteur de l’énergie canadien est aussi soumis à une volonté du gouvernement d’établir un plafond sur les émissions de gaz à effet de serre de ce secteur.

Même si ce secteur semble bien performer ce mois-ci, il reste à surveiller car l’augmentation de la taxe carbone et les nouvelles lois laissent place à de l’incertitude. De plus, la menace planante d’une récession en 2023 rend les entreprises hésitantes à investir, en raison d’une demande de pétrole qui risque de chuter.

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